Interprétations, représentations et imaginaires de l’histoire sont à l’évidence l’un des grands legs de la période romantique, legs transmis jusqu’à notre présent même, comme en témoignent les réactivations incessantes d’images, d’idées et de symboles dans la littérature et les arts, notamment les arts du spectacle. Il s’agira ici d’étudier la construction de cette mémoire historique collective en explorant :
- ses modalités de circulation dans l’espace des productions culturelles à travers la Généalogie des imaginaires de la Révolution française – Libelles, fictions, spectacles, de 1789 à aujourd’hui (coord. Lotterie, S. Lucet).
Construction d’un répertoire de références pour les usages mémoriels de la modernité (en particulier les produits médiatiques audiovisuels, de la scène et du « musical »). On identifiera la logique des transferts, des réemplois, permettant de mettre en évidence le travail de métamorphose, voire de dissolution, ou de passage à un implicite, de l’idéologie et de ses partages polémiques. On étudiera le circulus des images, idées et symboles d’un support à un autre, d’un genre à un autre, d’une époque à une autre.
- sa cristallisation dans une œuvre canonique à travers La Fabrique de la Révolution (coord. Paule Petitier) : constitution d’un corpus numérique à partir des différents documents retraçant la genèse de l’Histoire de la Révolution de J. Michelet. De nombreuses notes préparatoires et manuscrits, des passages du Journal et de la Correspondance doivent être mis en réseau pour éclairer la manière dont l’historien synthétise et interprète la mémoire multiforme de l’événement révolutionnaire.